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La culture par une nulle
9 juillet 2013

Le hold-up de la moralité par Nicolas Sarkozy

Messie samedi à la Fête de la Violette, Nicolas Sarkozy prend lundi, au siège de l’UMP, la posture du « père la morale » alors que les affaires judiciaires le rattrapent : petit état des lieux d’un sacré manque de crédibilité.

Lundi, le bureau politique extraordinaire, organisé au siège de l’UMP a pris des allures de meeting politique. Pourtant, le sujet de la visite est grave : les finances du parti suite au rejet des comptes de campagne par le Conseil Constitutionnel. Tout se déroule selon un scénario digne des plus grands films hollywoodiens : arrivée en berline noire, flopée de journalistes, acclamation de spectateurs armés de pancartes avec slogans, bain de foule… Il n’y a pas à dire, la côte de popularité de Nicolas Sarkozy s'envole auprès des militants et sympathisants UMP. Mais le héros du jour va contribuer grandement à cette ferveur. Pendant près de quarante minutes, Nicolas Sarkozy déroule un discours où l’argent du parti n’est pratiquement pas évoqué : politique, compétitivité, Europe… tout y passe…sauf l’essentiel… Mais au-delà du discours, le plus étonnant est la posture, le ton qu’il y met. Chaque phrase, reprise soigneusement dans son compte Twitter personnel, ne fait que critiquer et infantiliser l’UMP.

Maître Sarkozy devant la classe UMP

Tout commence par son « non-retour » en politique : « Ceci n’est pas ma rentrée politique. Le jour où je reprendrai la parole, ce sera pour parler aux Français de la France ». En gros, je reste en retrait pour le moment mais si je veux revenir, je ne demanderai pas l’avis de l’UMP mais des Français. Il tacle ensuite le Conseil Constitutionnel, pas trop non plus, au risque de paraître pour non républicain, mais suffisamment pour contester son sort : « Respecter les institutions, ce n’est pas en accepter les décisions ». Mais l’essentiel du discours porte sur les difficultés internes au parti : « Il y a une crise qui me préoccupe beaucoup plus, c’est la crise des idées politiques », « toute division est inacceptable, se diviser, c’est s’affaiblir » et surtout « il y a quelque chose d’indécent à parler du rendez-vous de la présidentielle alors que les Français souffrent ». Et voilà Jean-François Copé et François Fillon habillés pour l’hiver prochain… Si les messages du donneur de leçon semblent passer comme une lettre à la poste, certains signes ne trompent pas : Copé n'a pris la parole véritablement que pour appeler aux dons d’argent mais surtout François Fillon s’est fait très discret et est reparti du « meeting » très rapidement, sans dire un mot…la pilule sarkozyste semble dure à avaler…

Moralité politique contre amoralité judiciaire

Il faut dire que ce discours ressemble tout de même à un véritable braquage moral alors que Nicolas Sarkozy semble avoir de nombreux cadavres dans le placard. Mis en examen dans l’affaire Bettencourt, il est soupçonné d’avoir des implications dans de nombreuses autres affaires : Tapie, Karachi, Kadhafi... Même s’il est de fait présumé innocent, le doute plane trop pour ne pas être pris en compte et donc pour accepter ce rôle de maître d’école envers les élèves Copé et Fillon. On est alors en droit de se demander pourquoi l’UMP laisse-t-il Sarkozy faire son show ? L’UMP est-il à ce point en difficulté idéologique pour fermer les yeux face à un tel cirque ? Sarkozy, lui, semble espérer échapper à ses ennuis judiciaires en se remettant en avant sur la scène politique : « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois ».

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