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La culture par une nulle
26 janvier 2014

Blumenfeld et Nisic au Jeu de Paume : Clap de fin

Après de semaines entières à me dire « Faut que j'aille voir Blumenfeld », je suis enfin allée voir l'expo ce samedi, pressée par sa clôture dimanche. Au passage, je me suis lancée aussi à la découverte de l'univers de Natacha Nisic.

Blumenfeld : bien au-delà de la mode

En parfaite nulle que je suis, je ne connaissais pas vraiment Blumenfeld il y a encore quelques semaines. Enfin, je connaissais plusieurs de ses œuvres sans savoir qu'elles étaient de lui. Comme beaucoup, ce sont par ses photographies de mode que je le connais et pourtant...son œuvre en dehors de la mode est mille fois plus intéressante.

La première partie de l'expo sur ses « dessins, montages et collages » de sa jeunesse (enfin un peu plus car ils s'étendent de 1916 à 1933), inconnus de la plupart du public, sont saisissants car ils sont souvent fait sur le vif, sur un coin de feuille, et exprime ainsi un sentiment d'immédiateté. Des aspects politiques s'y dégagent aussi.

La salle des « portraits » et « autoportraits » montre son cheminement vers la photographie, tout d'abord en se prenant lui-même comme modèle. Tous ces portraits montrent à la fois l'important travail en laboratoire de ses photographies, faisant d'elles des œuvres majestueuses et parfois effrayantes. On y voit également son goût de représenter un visage à la fois de face et de profil (comme dans le cubisme).

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La partie sur les « nus » est magnifique : ces corps de femme sont sublimés et la rare visibilité des visages donne un côté très mystérieux. J'ai particulièrement apprécié les photographies de corps couverts de soie mouillée.

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La partie « architecture », bien que modeste vaut surtout son pesant de cacahuète pour les photographies de la cathédrale de Rouen. Cette œuvre gothique est sublimée par le choix du cadrage et le noir et blanc. Un ensemble de trois écrans permet aussi de voir des photos prises à Paris, Berlin et New York.

Dans la partie « dictateur », Blumenfeld apparaît comme un témoin de son temps. Juif, il sera d'ailleurs interné avec sa famille en France en 1940 avant d'obtenir des visas pour les Etats-Unis.

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L'expo se conclut avec l'espace « mode » où on retrouve ses clichés les plus célébres notamment ceux pour Vogue. L'expo rassemble d'ailleurs sur un même mur un ensemble de couvertures de Vogue faites par l'artiste.

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Concernant la présentation de cette exposition, j'ai surtout deux critiques à faire. Tout d'abord, l'éclairage n'était pas optimal. Bien souvent, il fallait regarder une œuvre sous plusieurs angles pour bien saisir sa globalité : de nombreux reflets gâchaient un peu la vision des œuvres.

Autre critique, l'agencement des pièces : la partie architecture, mode était à part, sur la gauche en arrivant au point d'accueil et du coup j'ai commencé par ces pièces alors que j'aurais dû les faire en derniers. Bon, en même temps, je suis nulle et j'aurais dû deviner qu'il fallait commencer en face... (je ne suis pas une nulle pour rien!).

L'ambiance particulière de Nisic

Pas de problèmes d'éclairages pour l'expo « Echo » de Natacha Nisic : il y en avait pas ! Et pour cause, son travail repose sur des vidéos.

La première partie de l'expo est consacrée à son Catalogue de gestes : il s'agit d'une série de vidéos de mains en train d'effectuer une action.

Natacha_Nisic_CdG_2

Puis, on entre dans une salle douillette : neuf écrans dans une salle plongée dans le noir s'offrent aux visiteurs. Une moquette accueillante et des coussins permettent de se poser pour regarder les différentes vidéos. Cette pièce est consacrée à Andrea, une allemande qui rencontre une chamane coréenne qui lui révèle être atteinte d'une maladie. Elle découvre qu'elle a un cancer et deux choix s'offrent à elle : le traitement classique de la médecine moderne ou la voie du chamanisme coréen pour apprendre à se guérir elle-même. Andrea opte pour cette seconde voie et Natacha Nisic la suit dans cette démarche.

En sortant de cette pièce, on a ensuite une installation sonore. Il s'agit d'Indice Nikkei où une femme chante les courbes des indices boursiers. Dans un certain sens, cette œuvre sonore me rappelle un peu la chanson « Pi » de Kate Bush.

Enfin, l'expo se termine sur des œuvres consacrées à Fukushima. Les écrans de « E » montrent les dégâts du tremblement de terre, la fracture de la terre. L'écran « F » montre trois ans plus tard la paysage de Fukushima. Des miroirs ponctuent la vidéo pour montrer les images de la catastrophe passée.

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J'ai été surprise par cette exposition. D'abord décontenancée (surtout dans la partie « Andrea » où il était difficile de suivre l'histoire), j'ai été saisi par ses œuvres sur Fukushima. Son art n'est pas facile d'accès (enfin c'est mon avis de nulle) mais il est très sensible.

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